vendredi 12 avril 2013

En quète des mondes souterrains.

Voici les textes des classes pour le concours d’écriture du salon du livre de Monstuejouls.


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mardi 9 avril 2013

La grotte des faits

La grotte des faits


Nous sommes dans la vallée de la Sorgues, au cœur du petit village de Latour. Ce matin Jean-Luc, son petit fils Clément et sa petite-fille Léa, sont allés se promener.

Après avoir parcouru quelques kilomètres sur un sentier, le grand père indique aux enfants une grotte, au dessus d'une petite paroi rocheuse. C'est une grotte peu profonde, dont l'entrée donne sur la vallée .

-« Les enfants venez on va s'arrêter là haut. »
Une fois arrivé à la grotte il dit alors :
«Voilà la grotte des Faits. »
-« La grotte des quoi ? »
-« Des Faits ! Certains l'appelle la grotte des Fadarelles, ce qui veut dire les fées en occitan, mais pour moi cette grotte est la grotte des faits historiques». Jean- Luc s'avance dans la grotte et s'assoit sur un rocher.
-« Ici j'ai vécu la guerre vous voyez, cette gravure c'est mon ami Maurice qui l'a écrite. »
Il y avait une étoile et une croix.
« Il est mort à cause d'une blessure à la jambe, à la suite de l'explosion d'une grenade. »
«  Cela a dû être dur pour toi de perdre un ami. »
-«  Plus que dur... Je n'avais que lui.»
Une larme glissa sur sa joue. Il se souvenait de cet ami avec qui il adorait jouer à l'estrebel, un vieux jouet que nous fabriquions avec du bois, du fil et une noix.

« Mais avant cela, j'ai été déporté dans un camp de concentration. » Un lieu qui ressemble à l'enfer.
« Raconte nous tout.»-
« Tout a commencé ce samedi de décembre 1943. J'étais dans mon lit, tranquillement quand j'ai entendu ma mère crier : « Non! Je vous en supplie, non, ne nous envoyez pas là-bas, j'ai peur ! Un policier braquait son arme sur elle. Sans faire de bruit ma mère entra dans ma chambre, elle m'attrapa par le bras et m'embrassa sur le front
« Viens vite , suis moi . »

Elle m'emmena dans le salon .Le policier nous poussa vers la porte. Je ne savais pas ce qui se passait. Dans la rue il y avait des juifs et des policiers partout. Quelques heures d'attente passèrent.
Puis ils nous entassèrent dans des wagons à bestiaux. Après un long voyage le train s'arrêta. Ils nous firent sortir.


J'étais tout petit et ils ont osé me faire un tatouage sur le bras droit.
« Regardez mes enfants » dit il en levant doucement sa manche .Sur le tatouage il y avait inscrit 173021. Il continua à raconter l'histoire.

Ils nous faisaient travailler sans arrêt.

Un jour je me suis enfui en laissant ma mère là, elle ne pouvait pas venir avec moi, ils nous avaient séparé. Les enfants, les mères, et les pères. »
« Comment t'es-tu échappé ? » 

« Je suis parti au moment du repas, j'ai réussi à découper le grillage, mais il fallait encore traverser la forêt, les ronces, les animaux, les soldats, les passants allemands, Hitler, je les ai tous redoutés. J'ai passé des jours et des jours à me cacher dans des trains, j'ai parcouru des centaines de kilomètres, et une nuit, j'ai sauté d'un wagon. »

Une fois sorti de la forêt, j'ai cherché un refuge. Le lendemain je me suis réveillé. Devant moi il y avait un garçon brun aux yeux verts. Il me regardait fixement et je lui demandais :
« Qui êtes vous ? Et pourquoi me regardez vous ainsi ? »
« Je m'appelle Maurice. Tu es juif, n'est-ce pas? J'ai vu ton tatouage, ce sont des allemands qui t'ont fait cela? Viens avec moi, tu peux venir chez moi, on va te cacher et te protéger. »

C'est ainsi que j'ai passé plusieurs mois dans cette famille aveyronnaise. Ils m'ont traité comme l'un de leurs fils, et à chaque fois que les allemands ou la police française arrivaient, je venais me cacher dans cette grotte.
Je pouvais aller boire à la source de Labeil. Le seul problème, c'étaient les serpents qui se cachent souvent au fond de la grotte.

Mais la dernière fois que j'ai vu Maurice, les policiers français au service des allemands étaient plus nombreux que d'habitude,Ils venaient les chercher, j'ai appris beaucoup plus tard qu'ils avaient été dénoncés! »
« Il va avoir une rafle ,vite, cache-toi au fond de la grotte .
« Ce sont les derniers mots que j'ai entendus, Je suis resté caché ici pendant plusieurs jours.

Voilà, mes enfants, grâce à cette famille, j'ai pu être sauvé. Cette grotte a été ma maison, et je suis certain que les fées n'existent pas, car je ne les ai jamais aperçues. Par contre, les justes existent, ces gens qui ont sauvé des enfants juifs comme moi.
J'ai rejoint ensuite la résistance au Mas Raynal. J'ai combattu à leur coté, c'était une façon de remercier Maurice.
La Gestapo a même fait une descente en mai 1944 car nous étions très actifs.

Je voulais vous raconter cette histoire,ainsi vous pourrez la raconter à vos enfants. Il ne faut pas oublier le passé, pour ne pas faire les mêmes erreurs. »

Sur le chemin du retour, tous restèrent silencieux...